BLOG EN RECONSTRUCTION

Blizzard


Tu l'entends ? Bien sûr que tu l'entends, le murmure, le murmure assourdissant et permanent. Il a envahi la ville et les esprits, il arpente les rues en hurlant. Le murmure, assourdissant et permanent, comme un bruit parasite à l'intérieur qui t'épuise, qui souffle à l'oreille de chacun "t'es mauvais, t'es bon à rien, tu seras jamais assez bien", qui te répète "t'es comme ça ou tu devrais, ça changerait rien si tu changeais". Le murmure assourdissant et permanent qui espère te mettre à terre en te criant "essaye pas de refaire l'histoire, t'y arriveras jamais, c'est trop tard, c'est baisé, c'est imprimé dans les mémoires". Le murmure assourdissant et permanent qui te fait croire qu'y a pas de rédemption, pas de pardon, pas de rachat, pas de rémission. Et tu l'acceptes. Tu le laisses rentrer. 

Wow qu'est-ce que tu fais, arrêtes ! Qu'est-ce qui te prends de faire des trucs pareils ? Pourquoi tu te fais du mal comme ça ? Qu'est-ce qui va pas, parle-moi, tu sais que tu peux tout me dire... Mais nan mais c'est des conneries tout ça tu le sais ! Regarde-moi dans les yeux, regarde-moi... On s'en branle, c'est pas important. Moi je te trouve magnifique, depuis la première fois que je t'ai vu, d'ailleurs je m'en suis toujours pas remis. Et puis comment je ferais sans toi moi ? Et puis comment l'univers il ferait sans toi ? Ça pourra jamais fonctionner, c'est impossible. Alors faut pas pleurer, faut pas pleurer... Parce que ça va aller, je te le promets, ça va aller. Parce qu'on est de ceux qui guérissent, de ceux qui résistent, de ceux qui croient aux miracles, pas de ceux qui disent que lorsque les tables bougent c'est que quelqu'un les pousse du pied, et un jour tout ça on y pensera même plus, on aura tout oublié, comme si ça avait pas existé.



"Qu'est-ce qu'il faut que je fasse ? Pour que tu te sortes les doigts du cul, pour que t'enlèves cette merde que t'as dans les yeux ? T'as tout ! T'as toutes les cartes en main, t'as... t'as tout, t'es beaucoup trop beau enfoiré, espèce de sale "side up" de ta race ! Tu me brûles ! Tu me brûles trop, avec tous les autres aussi qui me brûlent beaucoup trop fort ! Moi ça me fout des cicatrices moi. J'suis là. J'suis prêt à tout. J'suis prêt à aller en enfer, je te porte sur mon dos, je me prends des beignes regarde, je me prends des beignes ! Et toi t'es assis, tu plantes ton derche... Tu refuses de sortir de ta cellule... Mais tu vois pas qu'y a besoin de toi ? Tu vois pas que si tu fais rien... tu sers à rien ? Ça va continuer combien de temps comme ça ? Tu vas rester à côté des rails ? Comme une vache, qui regarde le train ? Jusqu'à ce que t'en puisses plus, ou... qu'on te mette dans une boîte en bois ? Roh arrête de sourire ! Ce sourire, là, qui pue l'échec ! Allez envoie-moi ton sourire papa, tu souhaites la fatigue mais d'un autre côté t'as raison... C'est tellement plus facile de sourire plutôt que d'être heureux !"

Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint... Mais tu es l'un, et l'autre. Et tellement de choses encore. Tu es infiniment nombreux. Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche... et tous les autres ensemble. Trompe-toi, sois imprudent, tout n'est pas fragile. On attends rien que de toi. Parce que tu es sacré. Parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être

Tu nous entends le blizzard, tu nous entends ? Si tu nous entends, va te faire enculer ! Tu pensais que t'allais nous avoir hein, tu croyais qu'on avait rien vu... Surprise connard ! Tu nous entends la honte, tu nous entends ? Si tu nous entends fais gaffe quand tu rentres chez toi toute seule le soir, on pourrait avoir envie de te r'faire la mâchoire, avec des objets en métal, ou de te laver la tête avec du plomb, qu'est-ce que t'en dis ? Tu nous entends la tristesse, tu nous entends ? Si tu nous entends c'est que toi aussi, tu vas bientôt faire ton sac. Prendre la première à gauche, deuxième à droite, puis encore à gauche et aller niquer ta race. Félicitations, bravo ! Tu nous entends la mort, tu nous entends ? Si tu nous entends, sache que tu nous fais pas peur, tu peux tirer tout ce que tu veux, on avance quand même, tu pourras pas nous arrêter. Et on laissera personne derrière, on laissera personne se faire aligner, tout ça c'est fini ! 
Tu nous entends la dignité, tu nous entends ? Si tu nous entends sache qu'on a un genou à terre et qu'on est désolés. On est désolés de tout ce qu'on a pu te faire, mais on va changer, on va devenir des gens bien, tu verras, et un jour tu seras fière de nous ! Tu nous entends l'amour, tu nous entends ? Si tu nous entends, il faut que tu reviennes parce qu'on est prêts maintenant, ça y est. On a déconné c'est vrai mais depuis on a compris, et là on a les paumes ouvertes avec notre coeur dedans, il faut que tu le prennes et que tu l'emmènes. Tu nous entends l'univers, tu nous entends ? Si tu nous entends, attends-nous, on arrive. On voudrait tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre, on cherche la porte du nouveau monde pour pouvoir s'y fondre en grand. Tu nous entends, toi qui attends, tu nous entends ? Si tu nous entends souviens-toi que t'es pas tout seul, jamais. On est tellement nombreux à être un peu bancals, un peu bizarres... Et dans nos têtes y a un blizzard. Teubés mystiques, losers au grand coeur, il faut qu'on sonne l'alarme, qu'on se retrouve, qu'on se rejoigne, qu'on s'embrasse, qu'on soit des milliards de mains sur des milliards d'épaules, qu'on se répète encore une fois que l'ennui est un crime, que la vie est un casse du siècle, un putain de piment rouge, nique sa mère le blizzard ! Nique sa mère le blizzard ! Tout ça c'est fini. Tout ça c'est fini !

Nique sa mère le blizzard, quand la seule chose dont tu te sens capable c'est de te mettre en chien de fusil et de plus penser à rien. Nique sa mère le blizzard, si tu te sens glisser y aura des mains pour te rattraper. Nique sa mère le blizzard. Faut creuser, jusqu'au bout, s'arrêter que quand t'as tout enlevé. Nique sa mère le blizzard. Tu seras là, tu respireras l'air et tu réaliseras qu'il y a quelque chose qui a changé. Nique sa mère le blizzard, la nuit sera calme, personne restera sur le carreau. Nique sa mère le blizzard. Des douleurs, des peines, y en aura, et on restera debout

Le fait est que j'étais devenue accro à David (pour ma défense, il avait encouragé cette addiction par son petit côté "homme fatal") et que maintenant que son attention se détournait je souffrais de conséquences aisément imprévisibles.


L'addiction est la marque de fabrique de toute histoire sentimentale fondée sur un amour obsessionnel. Tout commence quand l'objet de votre adoration vous fait don d'une chose enivrante et hallucinogène de quelque chose que vous n'aviez même pas oser admettre désirer. Un speedball émotionnel, peut être d'amour tempétueux et d'excitation perturbatrice. Très vite, on commence à vouloir toujours plus de cette attention soutenue, avec une avidité obsessionnelle de tout toxico. Et quand on nous refuse de la drogue, on tombe aussitôt malade, on cède à la folie, on se sent diminué. Pour ne rien dire du ressentiment qu'on nourrit à l'égard du dealer qui a encouragé cette addiction en premier lieu et qui refuse désormais de vous approvisionner en bonne came. L'étape suivante vous trouve amaigrie, grelottante, pelotonnée dans un coin, riche d'une seule certitude : vous seriez capable de vendre votre âme ou de voler vos voisins, juste pour goûter à cette chose rien qu'une seule fois de plus. Pendant ce temps, vous n'inspirez que de la répulsion à l'objet de votre adoration. Il vous regarde telle une parfaite inconnue. Regardez-vous, vous êtes une loque pathétique, méconnaissable même à vos propres yeux. 

Pourtant, si j'avais pu recommencer ma vie, aucun doute, j'aurais mené exactement la même.

Parce que ma vie - cette vie faite d'une succession de pertes - c'était moi-même. Je n'avais pas d'autre chemin pour devenir moi-même. Même s'il fallait pour ça abandonner toutes sortes de gens et que toutes sortes de gens m'abandonnent, même si je devais effacer ou limiter les beaux sentiments, les caractères sublimes et les rêves, moi, je ne pouvais devenir autre chose que moi-même. 








Je suis un homme ordinaire, avec des pensées ordinaires, et j'ai mené une existence ordinaire. Aucun monument ne sera élevé à ma mémoire, et mon nom sera vite oublié. Mais j'ai aimé un être de tout mon coeur et de toute mon âme. 
Et, pour moi, cela suffit à remplir une vie

Comme la petite barque du vieil homme luttant contre la mer et les éléments, j'ai réussi à résister aux vents, aux vagues et à l'immensité de la vie parce que j'avais bien compris une phrase : Le bateau est en sécurité dans le port. Mais ce n'est pas pour ça que les bateaux ont été construits.