BLOG EN RECONSTRUCTION

Et un tisserand dit : "Parle-nous des vêtements."

Et il répondit : "Vos vêtements cachent une grande partie de la beauté de votre corps, mais ne peuvent dissimuler ce qui n'est point beau. Et bien que vos vêtements vous procurent la liberté de l'intimité, ils risqueraient de vous harnacher et de vous enchaîner. Puissiez-vous aller à la rencontre du soleil et du vent, la peau respirant plus de lumière et le corps effleurant moins de vêture. Car le souffle de la vie est dans les regards du soleil, et la main de la vie est dans les caresses du vent. Certains d'entre vous disent : "C'est le vent du nord qui a tissé les vêtements que nous portons". Et moi je leur dis : "Certes, c'est le vent du nord ; mais il effile le tissu ramolli de vos nerfs pour tisser de quoi couvrir votre honte. Et dès lors que son ouvrage est achevé, il se met à rire aux éclats dans la forêt". N'oubliez pas que la pudeur sert d'armure contre l'oeil de l'impur. Et quand l'impur n'est plus, que devient la pudeur sinon un carcan pour le corps et une souillure pour l'esprit ? Et n'oubliez pas non plus que la terre rêve de toucher la plante de vos pieds et que les vents languissent de caresser le velours de votre corps et de jouer avec votre chevelure". 

1 commentaire:

Alice a dit…

Texte : Khalil Gibran - Le prophète

Photo : Cleo-Nikita Photography