BLOG EN RECONSTRUCTION



Savoir qu'on regarde pour la dernière fois une chose qu'on a aimée rend cette chose unique, d'une tristesse et d'une beauté infinie.

Je me demande combien de temps encore ces images vont rester nettes, limpides, avant de se déformer, puis de se brouiller, puis de s'effacer ; avant que je ne les oublie.

J'aimerais les serrer contre moi, comme on serre contre soi un corps aimé, de toutes ses forces, pour le retenir. Mais je sais bien que, de la même manière qu'on ne peut retenir un amour, on ne retient rien de son passé, il s'échappe lentement, chaque jour davantage, et on ne choisit pas ce qu'on en garde.

Il y avait sur ses derniers mots un frémissement dans sa voix, une fêlure, une attente inachevée.



Elle semblait n'avoir jamais entendu qu'il l'avait bien choisie, elle. 
Ne lui avait-elle pas décrit un jour de trop grand silence : "Accepterais-tu de ne pas te marier avec moi ?" Il lui avait répondu : "Accepterais-tu d'oser faire un projet de vie, de rêver, d'anticiper demain après demain, les jours à venir ensemble ? Accepterais-tu de m'emporter en voyage, de vivre longtemps, suffisamment longtemps pour se réveiller chaque matin, toi et moi, l'un près de l'autre, dans un corps-à-corps au présent, pas seulement chacun dans sa tête ou dans l'espérance de l'autre..."

Il y a un certain point dans la vie où tout paraît plus étroit, les choix ont été faits et il ne reste plus qu'à continuer.


Le temps est passé et j'ai fini par me connaître par coeur. 
Je peux prévoir chacune de mes réactions. Ma vie est coulée dans le béton avec airbag et ceinture de sécurité. J'ai fait tout ce qu'il fallait pour en arriver là et maintenant je me fais chier à mourir.
Dans les livres, il y a des chapitres pour bien séparer les moments, pour montrer que le temps passe ou que la situation évolue, et même parfois des parties avec des titres chargés de promesses : La rencontre, L'espoir, La chute ; comme des tableaux. Mais dans la vie il n'y a rien, pas de titre, pas de pancarte, pas de panneau, rien qui indique attention danger, éboulements fréquents ou désillusion imminente. Dans la vie on est tout seul avec son costume, et tant pis s'il est tout déchiré.

Tant d'années qu'il regardait avec une tendresse de merde le temps de sa jeunesse.



Toujours, quand il pensait à elle, il relativisait, il faisait semblant d'en sourire ou d'y comprendre quelque chose. Alors qu'il n'avait jamais rien compris. Il sait parfaitement qu'il n'a jamais aimé qu'elle et qu'il n'a jamais été aimé que par elle. Qu'elle a été son seul amour et que rien ne pourra changer tout ça. Qu'elle l'a laissé tomber comme un truc encombrant et inutile. Qu'elle ne lui a jamais tendu la main ou écrit un petit mot pour lui dire de se relever. Pour lui avouer qu'elle n'était pas si bien que ça. Qu'il se trompait. Qu'il valait mieux qu'elle. Ou bien qu'elle avait fait l'erreur de sa vie et qu'elle l'avait regretté en secret.

Ce serait peut-être une définition de l'amour, celle de Flaubert : la curiosité.






Etre soudain tellement curieux de quelqu'un, fou curieux. Connaître l'autre, co-naître, naître au monde avec lui, tel est l'unique projet. La phrase la plus éloignée de l'amour, ce ne serait pas "je te hais", mais "je ne veux pas te savoir".

Un regard, ce n'est presque rien.

Sans signification particulière, sans conséquence. Et c'est ce qui continue à me stupéfier, encore aujourd'hui : que l'existence d'un être puisse être bouleversée par quelque chose d'aussi éphémère, d'aussi périssable. Chaque jour, nous croisons des centaines de regards, dans la rue, dans le métro, au supermarché. C'est une réaction instinctive : vous remarquez quelqu'un en face de vous sur le trottoir, vos yeux se rencontrent une seconde et vous continuez votre chemin l'un et l'autre et c'est terminé. Pourquoi ce regard là aurait-il dû tant compter ? Il n'y avait aucune raison et cependant... Il a tout changé, irrévocablement.


Son rire en cascade est mon médicament, je devrais l'enregistrer en boucle et me le diffuser les soirs de déprime. S'il fallait définir la joie de vivre, le bonheur d'exister, ce serait cet éclat de rire, une apothéose, ma récompense bénie, un baume descendu du ciel.
Je crois que la tendresse est un mouvement qui nous entraîne à suivre un chemin bordé de sensations et de sentiments où se trouvent mêlés bienveillance, acceptation, abandon, mais aussi confiance, stimulation, étonnement, découverte. Pour suivre ce chemin, peut-être faut-il accepter de dépasser des peurs, de sortir des préjugés, d'affronter l'inconnu d'une rencontre. Peut-être faudra-t-il plus simplement, plus difficilement aussi, accepter d'entrer dans le cycle de la vie. 
La tendresse est une naissance à soi-même qui nous fait pénétrer dans le ventre émerveillé de l'existence.

J'ai essayé d'expliquer à mes parents que la vie, c'était un drôle de cadeau.

Au départ, on le surestime, ce cadeau : on croit avoir reçu la vie éternelle. Après, on le sous-estime, on le trouve pourri, trop court, on serait presque prêt à le jeter. Enfin, on se rend compte que ce n'était pas un cadeau, mais juste un prêt. Alors on essaie de le mériter. Moi qui ait cent ans, je sais de quoi je parle. Plus on vieillit, plus faut faire preuve de goût pour apprécier la vie. On doit devenir raffiné, artiste. N'importe quel crétin peut jouir de la vie à dix ou à vingt ans, mais à cent, quand on ne peut plus bouger, faut user de son intelligence.

Il y a des rustres qui s'imaginent que s'ils mettent la main au cul d'une femme et qu'elle ne proteste pas, l'affaire est dans le sac.



Ce sont des ignares. Le coeur de la femme est un labyrinthe de subtilités qui défie l'esprit grossier du mâle à l'affût. Si vous voulez vraiment posséder une femme, il faut d'abord penser comme elle, et la première chose est de conquérir son âme. Le reste, le réduit douillet et chaud qui vous fait perdre les sens et la vertu, vous est donné de surcroît.
Le crépuscule du bonheur est encore du bonheur, ne jamais gaspiller la plus petite seconde d'amour. Ne jamais laisser s'engloutir un sourire, se perdre un baiser, s'égarer une caresse.

Peut-être que l'amour, c'est passer dans des dizaines de bras, respirer des dizaines d'odeurs, passer ses mains dans des cheveux blonds, bruns, roux.

Regarder au fond d'yeux bleus, verts, chocolats, noirs, froids, rieurs, distants, étonnés. Passer ses bras autour de tailles rondes, osseuses, moelleuses, râpeuses. Embrasser des lèvres douces, pulpeuses, fines, bavardes, taiseuses, qui goûtent le nutella, la fraise ou la pomme. Enlever un T-shirt noir, un jean slim, un jean large, des baskets. Observer un sourire moqueur, heureux, idiot, calculateur. Connaître des dizaines de rires différents, de mimiques, de manies, de mains, de baisers, de défauts. Puis peut-être que non. Peut-être qu'on s'amuse, qu'on s'amuse, jusqu'à ce qu'on tombe sur quelqu'un, qu'on lui trébuche dessus, et que ce quelqu'un, cet "obstacle", devienne bien plus qu'une dalle mal fixée. Jusqu'à ce que cet obstacle devienne de l'oxygène, une nécessité...
Nous voyons deux êtres qui se déchirent, qui jouent une partie comme une partie d'échecs et ils marquent des points, l'un après l'autre, mais celui qui peut bouger a peut-être une plus grande chance de s'en tirer, seulement ils sont liés, organiquement, par une espèce de tendresse qui s'exprime avec beaucoup de haine, de sarcasme.
Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est pas leurs différences, c'est leur connerie.




Une bonne décision prise pour de mauvaises raisons devient une mauvaise décision.
Il est une vérité qui nous venge de toutes les autres : il y a une fin en toute chose, et aucun malheur n'est éternel.

Sois heureuse. La vie n'est pas ce que tu crois.

C'est une eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir, entre leurs doigts ouverts. Ferme tes mains, ferme tes mains, vite. Retiens-la. Tu verras, cela deviendra une petite chose dure et simple qu'on grignote, assis au soleil. Ils te diront tous le contraire parce qu'ils ont besoin de ta force et de ton élan. Ne les écoute pas. Ce ne sera pas vrai. Rien n'est vrai que ce qu'on ne dit pas... Tu l'apprendras toi aussi, trop tard, la vie c'est un livre qu'on aime, c'est un enfant qui joue à vos pieds, un outil qu'on tient bien dans sa main, un banc pour se reposer le soir devant sa maison. Tu vas me mépriser encore, mais de découvrir cela, tu verras, c'est la consolation dérisoire de vieillir, la vie, ce n'est peut-être tout de même que le bonheur. 
Les autres mettent des semaines et des mois pour arriver à aimer, et à aimer peu, et il leur faut des entretiens et des goûts communs et des cristallisations. Moi, ce fut le temps d'un battement de paupières.


- Oh mon chéri, comme j'ai été bête ! Tout un soir gaspillé. Un beau soir.
- Nous aurons d'autres soirs. Et d'autres disputes aussi. C'est plein de disputes un bonheur.

Non, il ne m'a jamais dit qu'il m'aimait, qu'il ne pouvait pas vivre sans moi.

Faut-il toujours des mots pour nommer les sentiments ? Faut-il énoncer les choses pour qu'elles existent ? Il ne m'a jamais rien promis, ni lendemain, ni lune de miel, ni amour éternel. Non il ne m'a jamais demandé explicitement de l'attendre. Il était là, chaque jour, et cela suffisait. Que vous faut-il de plus ? Car je vois bien votre moue et vos sourcils froncés. Et ces notes que vous griffonnez d'un geste rapide sur votre carnet, quand je me contredis. Je sais bien ce que vous voudriez m'entendre dire. Cela vous arrangerait. Et pour seul alibi mon désenchantement. Je vous vois venir, car peu vous importent finalement les causes ou les circonstances. Quand je vous dis qu'il m'aimait d'une manière différente, singulière, vous réclamez des preuves. Des traces. Vous savez aussi bien que moi qu'il n'y en a pas. Il n'a laissé ni lettre, ni message. Il n'a parlé de moi à personne, et pour cause. Mais vous devriez savoir qu'on ne promet pas seulement avec les mots, que parfois la vie se fait plus profonde, plus grave, et qu'alors elle donne la force d'attendre, chaque jour.

Qu'espérais-je ?

Qu'il s'était rendu compte, à peine rentré chez lui, qu'il était tombé éperdument amoureux de moi, que sa vie était dorénavant dépourvue de sens, qu'il ne tarderait pas à m'appeler pour s'excuser, me demander de venir chez lui, me poserait des questions toute la nuit et me supplierait de rester dormir ? Sans doute, oui, quelque chose comme ça. 
La vie est douce qui se charge pourtant de nos illusions. J'avais dû, en d'autres temps, rendre mon âme aux évidences. Mais on ne peut pas renoncer à tout. J'avais vu beaucoup de films et lu trop de livres.

A force j'avais fini par appréhender le genre masculin avec une certaine réserve, du moins en apparence.



Je regardais les hommes de loin, dans les supermarchés, les restaurants, aux terrasses des cafés. J'aimais leur plaire. Qu'ils se donnent la peine de me séduire ou de m'amuser. Plus tard je cherchais la faille dans leurs yeux, et dans leur bouche le goût du sel ou de l'alcool. J'aimais l'odeur des hommes, à la naissance du cou. Il m'était arrivé au cours des deux ou trois dernières années de partager quelques semaines ou quelques mois avec ceux qui m'avaient émue, mais il m'avait semblé ensuite, dans la promiscuité, que les enjeux s'étaient toujours un peu compliqués. A l'usage quelque chose toujours se creusait, ou se distendait.
Mais de nature, j'étais curieuse.

"Vous avez froid ; vous êtes malade ; vous êtes sotte.

- Prouvez-le, répliquai-je.
- Je vais vous le prouver en peu de mots. Vous avez froid, parce que êtes seule ; aucun contact ne fait jaillir la flamme qui est en vous. Vous êtes malade, parce que le sentiment le meilleur, le plus élevé, le plus doux qu'un être ait le privilège d'éprouver, vous est interdit. Vous êtes sotte, parce que, quelles que soient vos souffrances, vous ne voulez pas lui faire signe d'approcher, ni faire un pas pour aller le trouver là où il vous attend."

"Il n'est pas pour elles ce qu'il est pour moi, pensai-je, il n'est pas de leur espèce.

Je crois qu'il est de la mienne ; j'en suis sûre ; je sens que nous avons des affinités, je comprends le langage de sa physionomie, de ses gestes. Il y a dans mon cerveau, dans mon coeur, dans mon sang, dans mes nerfs, quelque chose qui décèle entre nous une parité d'esprit. Quand je dis que je suis de son espèce, je ne prétends pas avoir sa force d'influence, son charme de séduction, j'entends simplement que nous avons certains goûts et certains sentiments en commun."
Mes yeux se portèrent involontairement sur son visage ; je n'étais plus maîtresse de mes paupières ; elles se relevaient malgré moi, et mes prunelles se fixaient sur lui. Je le regardais et j'en éprouvais un plaisir aigu, mais poignant - or pur avec une pointe d'acier mortelle -, plaisir comparable à celui que ressentirait un homme mourant de soif parvenu avec peine au bord d'une source qu'il sait empoisonnée et qui se penche cependant pour s'y abreuver de divines rasades.

J'ai connu quelqu'un, il y a longtemps.



C'était un garçon ordinaire, sauf qu'il m'a tapé dans l'oeil dès que je l'ai vu. Il était gentil, et tendre. J'ignore comment il a fait, mais au bout d'un flirt il a réussi à être le centre de l'univers pour moi. J'avais le coup de foudre toutes les fois qu'il me souriait, si bien que lorsqu'il me faisait la gueule quelquefois, il me fallait allumer toutes les lampes en plein jour pour voir clair autour de moi. Par moments, au comble du bonheur, je me posais cette question terrible : et s'il me quittait ? Tout de suite, je voyais mon âme se séparer de mon corps. Sans lui, j'étais finie. Pourtant, un soir, sans préavis, il a jeté ses affaires dans une valise et il est sorti de ma vie. Des années durant, j'ai eu l'impression d'être une enveloppe oubliée après une mue. Une enveloppe transparente suspendue dans le vide. Puis, d'autres années ont passé, et je me suis aperçue que j'étais encore là, que mon âme ne m'a jamais faussé compagnie, et d'un coup, j'ai recouvré mes esprits.
Ce que je veux dire est simple. On a beau s'attendre au pire, il nous surprendra toujours. Et si, par malheur, il nous arrive d'atteindre le fond, il dépendra de nous, et de nous seuls, d'y rester ou de remonter à la surface. Entre le chaud et le froid, il n'y a qu'un pas. Il s'agit de savoir où mettre les pieds. C'est très facile de déraper. Une précipitation, et on pique du nez dans le fossé. Mais est-ce la fin du monde ? Je ne le pense pas. Pour reprendre le dessus, il suffit juste de se faire une raison.

Je te rencontre. Je me souviens de toi.

Cette ville était faite à la taille de notre amour. Tu étais fait à la taille de mon corps même. Qui es-tu ? Tu me tues. J'avais faim. Faim d'infidélités, d'adultères, de mensonges et de mourir. Depuis toujours. Je me doutais bien qu'un jour tu me tomberais dessus. Je t'attendais dans une impatience sans borne, calme. Dévore-moi. Déforme-moi à ton image afin qu'aucun autre, après toi, ne comprenne plus du tout le pourquoi de tant de désir. Nous allons rester seuls, mon amour. La nuit ne va pas finir. Le jour ne se lèvera plus sur personne. Jamais. Jamais plus. Enfin. Tu me tues. Tu me fais du bien. Nous pleurerons le jour défunt avec conscience et bonne volonté. Nous n'aurons plus rien d'autre à faire, plus rien que pleurer le jour défunt. Du temps passera. Du temps seulement. Et du temps va venir. Du temps viendra. Où nous ne saurons plus du tout nommer ce qui nous unira. Le nom s'en effacera peu à peu de notre mémoire. Puis, il disparaîtra tout à fait.

Elle décidé de se rappeler ce qu'elle avait le plus aimé dans la vie.

Elle se repassa les musiques qu'elle préférait, l'odeur délicate des oeillets, le goût du poivre gris, le champagne, le pain frais, les beaux moments avec les êtres chers, l'air après la pluie, sa robe bleue, les meilleurs livres. C'était bien, mais ce ne lui avait pas suffi. "Ce que je voulais le plus vivre, je ne l'ai pas vécu !" Elle pensa aussi qu'elle avait tant aimé les matins. "Tout le plaisir des jours est en leur matinée."

Le chagrin est comme un vieil ami.



A force il est capable de te faire croire qu'il fera toujours partie de ta vie, que tu ne connaîtras jamais plus le bonheur. Mais c'est faux, on peut très bien s'en débarrasser. Et le meilleur moyen, c'est de tomber amoureux

C'est malheureux de s'égarer, mais il y a pire que de perdre son chemin, c'est de perdre sa raison d'avancer.

A mon avis les tragédies ça fait partie de la vie. On ne va pas baisser les bras parce qu'on est malheureux. Je me suis rendu compte d'une chose, quand on vous brise le coeur il faut se battre de toutes ses forces et s'accrocher à la vie, parce qu'elle continue quoi qu'il arrive. Et cette douleur qui vous déchire, elle fait partie de la vie aussi, tout comme la peur et le mal-être, toutes ces sensations qui sont là pour nous rappeler que les choses s'arrangeront et que ça vaut le coup de continuer à se battre. 
C'est vrai, perdre ce dont on rêve est tragique. Mais réaliser ses rêves, je pense qu'on ne peut rien souhaiter de mieux. Cette année, j'ai rêvé de trouver l'amour, de plonger mon âme dans une autre, de réveiller un coeur anesthésié par la peur de souffrir. Mon rêve s'est réalisé. Et si ça c'est une tragédie, alors je souhaite de la connaître à nouveau. Parce qu'il n'y a rien de plus précieux au monde. 

Il faut se méfier des bombes...



Comme on dit chez nous : "Para bailar la Bamba..."

Pourquoi les personnes en couple demandent toujours aux célibataires comment vont les amours, est-ce que nous on leur saute dessus pour savoir s'ils baisent encore...?

Je pense que le moment est venu de vous dire ce que j'ai appris, d'en tirer une conclusion, non ?

Et bien ma conclusion c'est que la haine est une saloperie. La vie est trop courte pour passer son temps à avoir la haine. Ça n'en vaut pas la peine. Derek dit toujours que c'est bien de terminer un devoir par une citation, il dit que quelqu'un a déjà dû en faire une bonne, si on ne peut pas faire mieux, autant la lui emprunter carrément. J'ai choisi celle-là, et j'espère qu'elle vous plaira : "Nous ne sommes pas ennemis, mais amis. Nous ne devons pas être ennemis. Même si la passion nous déchire, elle ne doit pas briser l'affection qui nous lie. Les cordes sensibles de la mémoire vibreront dès qu'on les touchera, elles raisonneront au contact de ce qu'il y a de meilleur en nous."


- J'ai pas envie de faire d'erreurs.
- Faut pas appartenir à l'espèce humaine alors ! Deviens canard.

La vie avait continué après, la vie continue toujours.



Elle te donne des raisons de pleurer et des raisons de rire. C'est une personne, la vie, une personne qu'il faut prendre comme partenaire. Entrer dans sa valse, dans ses tourbillons, parfois elle te fait boire la tasse et tu crois que tu vas mourir et puis elle t'attrape par les cheveux et te dépose plus loin. Parfois elle t'écrase les pieds, parfois elle te fait valser. Il faut entrer dans la vie comme on entre dans une danse. Ne pas arrêter le mouvement en pleurant sur soi, en accusant les autres, en buvant, en prenant des petites pilules pour amortir le choc. Valser, valser, valser. Franchir les épreuves qu'elle t'envoie pour te rendre plus forte, plus déterminée.

Il est assez exaspérant de s'apercevoir que l'on a les mêmes interrogations que tout le monde.

C'est une leçon de modestie.
Ai-je raison de quitter quelqu'un qui m'aime ? Suis-je une ordure ? A quoi sert la mort ? Vais-je faire les mêmes conneries que mes parents ? Peut-on être heureux, et si oui, à quelle heure ? Est-il possible de tomber amoureux sans que cela finisse dans le sang, le sperme et les larmes ? Ne pourrais-je pas gagner beaucoup plus d'argent en travaillant beaucoup moins ? Quelle marque de lunettes de soleil faut-il porter à Formentera ? 
Après quelques semaines de scrupules et de torture, j'en vins à la conclusion suivante : si votre femme est en train de devenir une amie, il est temps de proposer à une amie de devenir votre femme.

Il y a des millions de couples dans le monde qui ont bâti leur relation à force de volonté et de petites renonciations partagées.

Il y a des millions d'êtres qui n'exigent pas de la personne qui est à leur côté cent pour cent de compatibilité et de goûts communs. C'est le désir de perfection qui tue les affects, la soif d'absolu, la peur de l'habitude, la perpétuelle nostalgie de l'impossible, le refus permanent de nous accepter comme nous sommes et d'accepter les autres tels qu'ils sont. Quand on ne se comprend pas soi même, il est impossible de comprendre que les autres vous aiment, et il est donc impossible de respecter ceux qui vous aiment. 

Nous vivons dans une société hypocrite.



Dis non à la drogue, nous répète-t-on sans arrêt. Sauf quand c'est légal. Le Valium est un opiacé synthétique, dangereux et addictif. L'alcool est associé à trois cas de violence conjugale sur quatre. Le tabac est la drogue dont il est le plus difficile de se désaccoutumer, plus encore que l'héroïne, et il ne tue pas seulement celui qui fume, mais aussi le pauvre bougre qui travaille ou vit à ses côtés. Les drogues sont très dangereuses, nous répète-t-on. 
Mais quand nous serinons à longueur de journée aux jeunes générations : "Au moindre problème, avale un comprimé", nous les encourageons à ne pas résoudre par eux-mêmes leurs problèmes. Face à une contrariété, il est toujours plus facile d'avaler un comprimé que de se mettre à réfléchir à une solution un peu imaginative pour combattre l'agoisse. Praxil, Prozac, Pharmaton, shit, coke, ecstasy : la différence est-elle si grande ?

Il n'était bon qu'à ça, je me dis.

A me faire du mal. A partir. A revenir. 
Et moi, je subissais. Toujours à espérer qu'il fasse attention à moi la prochaine fois. Toujours à rêver que ça allait arriver. A attendre que ça arrive. Parce que j'étais habituée depuis longtemps, si longtemps...

Dans le miroir se reflète notre image : celle d'un couple encore jeune qui a la vie devant lui.

Le plus beau reste à venir. Le plus beau, ce sont les années qui viennent, les dizaines d'années qui s'ouvrent devant nous. Nous sommes jeunes, mais nous avons déjà suffisamment vécu de choses pour connaître le prix du bonheur. Nous sommes jeunes, mais nous savons déjà qu'au grand jeu de la vie, les plus malheureux sont ceux qui n'ont pas pris le risque d'être heureux. Et je ne veux pas en faire partie. 

C'est vrai, la vie c'est comme ça...



Tantôt un tourbillon qui nous émerveille, comme un tour de manège pendant l'enfance. Tantôt un tourbillon d'amour et d'ivresse, lorsqu'on s'endort dans les bras l'un de l'autre dans un lit trop étroit puis, qu'on prend son petit déjeuner à midi parce qu'on a fait l'amour longtemps. Tantôt un tourbillon dévastateur, un typhon violent qui cherche à nous entraîner vers le fond lorsque, pris par la tempête dans une coquille de noix, on comprend qu'on sera seul pour affronter la vague. Et que l'on a peur.

Une vie réussie est une vie que l'on a menée conformément à ses souhaits.

En agissant toujours en accord avec ses valeurs, en donnant le meilleur de soi-même dans ce que l'on a fait, en restant en harmonie avec qui l'on est, et, si possible, une vie qui nous a donné l'occasion de nous dépasser, de nous consacrer à autre chose qu'à nous-mêmes et d'apporter quelque chose à l'humanité, même très humblement, même si c'est infime. Une petite plume d'oiseau confiée au vent. Un sourire pour les autres.

Ce que je voulais, c'était juste avoir mal au ventre en pensant à quelqu'un.

Rencontrer une femme qui m'échappe et dont je ne veuille plus m'enfuir. Elle vient de disparaître et je pense : sa beauté est insupportable, elle a un prénom grotesque mais elle sent bon, elle a dû se laver les cheveux avant de venir, elle me manque, elle est réservée et sensuelle, j'aime bien ses ongles, ses coudes ronds, ses épaules nettes, sa voix grave et pressée comme celle de Catherine Deneuve, son rire de hyène quand elle me répète qu'elle ne porte pas de culotte, ses yeux si grands qu'elle doit souvent les tenir mi-clos (ce doit être fatiguant d'avoir à ouvrir complètement des yeux aussi immenses, gris et verts comme ceux d'un chat en colère), j'aimerais connaître la marque de son parfum pour pouvoir l'acheter et le respirer en pensant à elle... Oh la la... Pas si blasé que ça... Serait-ce la fin de l'été ? Avec son trop-plein d'hormones et ses pics de pollution ?