BLOG EN RECONSTRUCTION

Le fait est que j'étais devenue accro à David (pour ma défense, il avait encouragé cette addiction par son petit côté "homme fatal") et que maintenant que son attention se détournait je souffrais de conséquences aisément imprévisibles.


L'addiction est la marque de fabrique de toute histoire sentimentale fondée sur un amour obsessionnel. Tout commence quand l'objet de votre adoration vous fait don d'une chose enivrante et hallucinogène de quelque chose que vous n'aviez même pas oser admettre désirer. Un speedball émotionnel, peut être d'amour tempétueux et d'excitation perturbatrice. Très vite, on commence à vouloir toujours plus de cette attention soutenue, avec une avidité obsessionnelle de tout toxico. Et quand on nous refuse de la drogue, on tombe aussitôt malade, on cède à la folie, on se sent diminué. Pour ne rien dire du ressentiment qu'on nourrit à l'égard du dealer qui a encouragé cette addiction en premier lieu et qui refuse désormais de vous approvisionner en bonne came. L'étape suivante vous trouve amaigrie, grelottante, pelotonnée dans un coin, riche d'une seule certitude : vous seriez capable de vendre votre âme ou de voler vos voisins, juste pour goûter à cette chose rien qu'une seule fois de plus. Pendant ce temps, vous n'inspirez que de la répulsion à l'objet de votre adoration. Il vous regarde telle une parfaite inconnue. Regardez-vous, vous êtes une loque pathétique, méconnaissable même à vos propres yeux. 

Pourtant, si j'avais pu recommencer ma vie, aucun doute, j'aurais mené exactement la même.

Parce que ma vie - cette vie faite d'une succession de pertes - c'était moi-même. Je n'avais pas d'autre chemin pour devenir moi-même. Même s'il fallait pour ça abandonner toutes sortes de gens et que toutes sortes de gens m'abandonnent, même si je devais effacer ou limiter les beaux sentiments, les caractères sublimes et les rêves, moi, je ne pouvais devenir autre chose que moi-même.